
Le
terme « nature morte » nous amène immédiatement dans le domaine de
l’art, plus précisément vers la représentation d’objets inanimés, rassemblés et
disposés pour créer une mise en scène.
L’écrin
de l’œuvre est ce verger fertile, en pleine santé. Les jeunes arbres
renouvellent les anciens, les poires et les pommes poussent au rythme des
saisons, sous l’œil attentif des vaches. Tout est vivant et en perpétuel
changement. Les
artistes s’emparent de deux idées, le cycle de croissance naturel de la poire
sur son arbre et l’imitation inerte : la poire en plastique, artefact fabriqué
uniquement pour le plaisir des yeux. Ils
prennent des éléments essentiels du poirier : des branches et des fruits pour
les artificialiser, en faire des images et les replacer in situ.
Le
vrai et le faux se côtoient dans un décalage visuel sans cesse réinventé par
la nature: branches nues de l’hiver, floraison du printemps, rameaux verts
chargés de fruits, chute des poires se juxtaposent aux fruits clonés sous le
réseau des branches.