31/05/2018

Seconde Nature

 Vivacité /Apollonia, centre d'art et d'échanges européens / Strasbourg / jusqu'en septembre
                 avec Emmaüs/Scherwiller


Les meubles anciens de « seconde nature » voient s’achever un cycle, celui où ils représentaient une valeur marchande et affective. Les économies de toute une vie ont peut-être servi à acheter l’imposante armoire de la grand-mère. Ne renferme-t-elle pas les souvenirs des piles de draps ? Combien de copies à corriger sont-elles passées dans le bureau du maître d’école ? Quels secrets ont séjourné enfouis dans le tiroir de la table de nuit ?
Dans les stocks des Compagnons d’Emmaüs, le turn-over est rapide : salle de vente puis entrepôt puis benne et destruction au bout de quelques semaines pour ces meubles passés de mode. Pourtant l’état est correct, la facture est belle et les patines à la cire ne redemanderaient qu’un coup de chiffon pour retrouver le lustre du passé.
Mais la frénésie de la nouveauté à pris le dessus et le verbe consommer se décline à tous les temps. Alors que faire de ces meubles en bois, contenants, tiroirs, coffres et étagères qui ne contiennent plus que le vide qui balaye les souvenirs ?
Opérer à un retour à la nature qui passe par un autre usage. Le meuble est choisi pour les volumes vides qu’il offre, il sera jaugé, manipulé et positionné de manière à pouvoir s’assembler et contenir de la terre. Il n’est plus meuble, il est devenu support de plantation. Ainsi dans le monde actuel, les meubles se jettent alors que le végétal s’achète… Qu’en aurait pensé nos arrières grands-parents ?




Les plantes sélectionnées par l’artiste proviennent d’une jardinerie située au cœur d’une zone commerciale qui vend des centaines de plantes allant de l’arbre au cactus et qui accueille la foule des jardiniers amateurs qui ont besoin de ce contact avec le végétal pour se faire du bien. En effet, notre relation au végétal est en pleine mutation et elle devient comme vitale dans un monde aux valeurs virtuelles en pleine ascension.
C’est une nature mixée qui a pris place dans « Seconde nature », les arbustes d’extérieur côtoient les médicinales et les plantes d’intérieur se mélangent aux graminées et aux succulentes… En dehors de leur aspect visuel, certaines plantes sont choisies pour un nom qui les humanise, Innocence, Schizophragma … d’autres le sont pour leur nature aromatique particulière, un thym au parfum de cumin, une armoise qui fleure le coca-cola, un géranium mentholé … 





Enfin, l’artiste a tenu à la présence de plantes de grand-mère comme la misère, l'asparagus et le cactus de Noël qui trônait sur la commode chez Mémé Lina.  


27/05/2018

Anémochores, Metz

bambou peint

D'origine végétale, ces graines géantes venues d'on ne sait où se propagent tout en légèreté, volent, s'accrochent aux arbres. Elles sont inspirées du manifeste de Gilles Clément "le jardin en mouvement" qui préconise le développement libre des plantes, en particulier par le déplacement des graines grâce au vent. Dans les Jardins du Domaine du Rayol conçus par ce paysagiste précurseur, "Anémochores"se parcourait comme une promenade de graine en graine. L'année passée, les graines géantes ont envahi les bords de l'Erdre à Nantes, s'accumulant au passage des ponts... Pour cette troisième création de la série "Anémochores", au dessus du square Gallieni, dans la belle ville de Metz, les 21 modules de bambou se parent d'un jaune éclatant qui leur donne un caractère lumineux. La couleur réchauffe et s'accorde au vert des arbres environnants.



 

 


Réalisée dans le cadre de "L'art dans les jardins" avec le Service des Espaces Verts
Visible jusqu'en septembre 2018